Traits d’humour, ou l’ironie du trait chez André Franquin, Marion Montaigne et Christophe Blain
Abstract
Dire d’une bande dessinée qu’elle est dessinée relève manifestement de la lapalissade, mais ce n’est cependant peut-être qu’une apparence. Car à souligner que tout est dessiné dans une bande dessinée, n’est-ce pas mettre en exergue l’une des caractéristiques essentielles de la bande dessinée, à savoir le dessin justement ? N’est-ce pas mettre en évidence ce qui, à force d’être une évidence, est littéralement oublié ? Or, le dessin est l’un des mal-aimés de l’histoire de l’art : l’Occident n’a-t-il pas toujours valorisé la peinture comme art le plus noble ? Le dessin ne relèverait-il pas ainsi de l’enseignement, de la répétition, de l’apprentissage académique ou de l’amont, de l’esquisse, de la projection rapide le plus souvent, de l’idée brute, à peine dégrossie avant son aboutissement dans la peinture ? Ainsi, le dessin ne serait-il pas véritablement noble et donc premier, privilégié, mais seulement second, roturier en quelque sorte (...).